mardi 31 mars 2015

It Follows

It Follows, film d’horreur américain écrit et réalisé par David Robert Mitchell, avec Maika Monroe, Keir Gilchrist et Jake Weary, sorti en France le 11/02/2015, 100 minutes.


Selon moi, la beauté d’un film provient de sa capacité à transporter le spectateur dans un lieu autre que la salle de cinéma. Cette qualité là je la retrouve parfois  chez les têtes d’affiche, mais tout de même plus souvent dans les films d’auteur. Pourtant It Follows m’a transporté loin de mon siège de cinéma confortable.

It Follows c’est l’histoire d’une jeune fille, Jay, pour qui le quotidien semble très paisible.  Elle est proche d’un garçon, Hugh, avec qui elle va avoir une expérience sexuelle. Jusque-là rien d’anormal, à part peut-être que je trouve le prénom Jay, vraiment peu féminin (rires). Mais l’expérience avec Hugh n’est pas bénigne, peu à peu, elle se sent observée et surtout suivie. À cela s'ajoute la disparition de son « ami Hugh ». S’en suit des événements qui confirment la présence d’une entité aux intentions franchement peu réjouissantes et que seule Jay peut voir. Aidée de sa sœur, et trois camarades, ils vont tout d'abord tenter de fuir...

Derrière ses aspects de teens movie, It Follows rappelle de par sa réalisation, les petits films d’auteur que je chéris tant. En effet, le cadrage est magnifiquement bien entreprit, le jeu d’acteur est à tomber par terre et la musique un pur bonheur. Bref, un côté extrêmement esthétique. Ici, pas de jump scares, ni de facepalms face à la médiocrité des comportements des personnages. Chacun à une réaction très proche de ce qu’on pourrait nous-même ressentir face à aux situations auxquelles ils sont confrontés. On est donc très loin des Paranormal Activity et de son Toby qui en devient attendrissant à force de visionnages. Outre la qualité de l’image, la musique est un point très important qui rend le film encore plus angoissant. La BO signée Rich Vreeland propulse notre cœur dans des montagnes russes, et on passe facilement du calme à l'effroi en un instant.

En termes de scénario, le concept de départ n’a pourtant rien d’extraordinaire. On est sur une idée de « chose » qui suit la personne maudite et la façon de « refiler » cette « chose » est une manière comme une autre de le présenter, et ne trouve son explication que dans le final du film. En effet, le réalisateur insiste sur le thème de la sexualité vu par l’adolescent. Ici, les avis sont partagés et je ne m’étendrais pas sur une soi-disant « dénonciation » de quoique ce soit. Pour ma part, si je devais définir le choix de ce format de scénario je dirai qu’on voit à travers « l'entité » une métaphore de la peur et l’angoisse de l’adolescent face à l’acte en lui-même. C’est pourquoi, le film est très orienté vers le ressenti même des personnages. Ces sentiments, ces petites jalousies, ces attirances…tous ces éléments qui font de ce groupe des adolescents normaux et les rendent extrêmement banals. C’est de cet aspect que provient la réelle empathie du spectateur : « ils n’ont pas une vie extraordinaire, ils sont nous. » Le théâtre de ces événements est la ville de Détroit qui apporte encore une fois, une touche d’angoisse à travers ces routes fantômes, je dirais même, cette population qui semble « zombifiée » et dans laquelle l'incarnation avance lentement et inexorablement.

Pour revenir un peu sur la prise de vue, je tiens à souligner la présence de plans séquences dans lesquels la caméra tourne sur elle-même afin d’avoir un angle de vue global. Et le rendu est tout bonnement magnifique. De plus, le passage entre la vision de Jay qui voit l'entité, et celle de sa sœur ainsi que ses camarades qui au contraire ne la voit pas, est très dynamique. Elle permet un petit moment de frisson lorsque nous nous retrouvons en tant que spectateur à s’affoler de la présence ou non de l’entité. Car, il est à préciser qu’il faut constamment fixer l'arrière-plan à la recherche de cette « chose » qui semble peu à peu se rapprocher.

Pour finir, je dirais que l’ensemble de ces composants font du film un véritable petit bijou des Horrors movies et me rassure quant au fait qu’il est encore possible d’avoir véritablement peur en sortant du cinéma. Devrais-je vraiment être rassurée d’avoir dû laisser la lumière allumée cette nuit-là ? Si vous avez l'opportunité de voir ce film, foncez ! Ne passez pas à côté de ce film !!!

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