samedi 31 janvier 2015

L’Œuf de dragon

L’Œuf de dragon Georges R.R. Martin, Nouvelle d'heroic fantasy

192 pages, édition Pygmalion 25/06/2014























Nous voici face à la troisième aventure de la série Les Aventures de Dunk et l'Œuf, car nous avons bien à faire à une saga (deux histoires sont à paraître : The She-Wolves of Winterfell et The Village Hero). Je l'ai lue avant les deux précédentes, preuve qu'on peut le faire dans le désordre, voire n'en lire qu'une (contrairement au Trône de fer), mais je n'en fais la critique qu'après dans un souci de compréhension.

Cette nouvelle se déroule un an après L'épée lige, soit en l'an 212.

Alors qu'ils sont en route vers Winterfell, nos deux héros rencontrent lord Alyn Chantecoq et un chevalier errant, Jehan le Ménétrier. Ils apprennent grâce à cette entrevue que lord Ambrose Beurpuits, ancienne Main du roi, se marie et organise à cette occasion un tournoi à Murs-blanc. Le prix de ce tournoi sera un œuf de dragon, artefact connu pour sa valeur symbolique et monétaire. Plus que ça, s'il donne naissance à un dragon, l’œuf devient un indéniable atout politique. Dunk se rend au tournoi mu par le désir d'enlever au moins une joute pour remplir sa bourse, tandis que l'Œuf rêve de voir son maître remporter le tournoi.



Des luttes de pouvoir pour obtenir l’œuf se mettent en place, illustrant les rivalités toujours vives de la guerre qui opposa le Dragon noir (Daemon Feunoir, bâtard royal) au Dragon rouge (Daeron II Targaryen souverain légitime des Sept royaumes). Les intérêts de chacun des invités donnent au mariage une teinte singulière.



Pour commencer, cet épisode retombe dans les travers de la première aventure. En effet, Dunk le Grand, certes valeureux, chevaleresque au possible mais toujours aussi lourdaud, se retrouve être encore le pion d'un échiquier dont il a parfois du mal à comprendre les enjeux. En revanche, il est plaisant de voir l'Œuf évoluer, devenir plus malin et perspicace. Comme pour le premier tome, ce livre me fait penser à un roman historique, impression que j'avais oubliée dans la deuxième aventure. Toutefois, si l'on accepte que Dunk soit davantage spectateur qu'acteur, cette nouvelle peut se faire apprécier. D'ailleurs, les fantaisies de Jehan le Ménétrier et l'obstination de Ser Glendon Boule apportent une richesse bienvenue au récit.

Les trois aventures de Dunk et de l'Œuf gagneraient à être regroupées, on aurait ainsi droit à un long tome comme nous en avons l'habitude et pas juste à des nouvelles, dont la brièveté peut être frustrante. Ainsi, j'espère que la saga sera également proposée sous le format d'une intégrale. Pour cette fois, je vous déconseillerais d'enrichir les éditeurs en achetant chaque tome séparément. Il serait bien plus économique d'attendre une possible intégrale, ou bien d'emprunter les tomes en bibliothèque !


En conclusion, cette nouvelle a été pour moi la moins captivante des trois : le héros redevient passif, et l'intrigue semble moins fouillée. J'ai le sentiment que l'auteur souhaite nous faire patienter, et l'insatisfaction que suscite cette lecture ne fait que renforcer notre désir d'une suite de qualité pour le Trône de fer (et pourquoi pas pour Les Aventures de Dunk et l'Œuf).



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