jeudi 26 février 2015

Taken 3

Taken 3, film français réalisé par Olivier Megaton avec Liam Neeson, Forest Whitaker, Famke Janssen, Maggie Grace. Action, date de sortie le 21/01/2015, 1h49 (vu en vf à l'UGC Créteil).

Aujourd'hui, Bryan Mills mène une vie paisible il peut accorder du temps à sa fille Kim et son ex-femme Lenore. Malheureusement, cette dernière est retrouvée morte chez lui et le voici propulsé suspect numéro un pour ce crime. Pourchassé par l'inspecteur Franck Dotzler, il devra utiliser ses capacités d'agent spécial pour prouver son innocence, échapper à une mafia russe et veiller sur la vie de sa fille.

Épilogue d'une saga qui avait démarrée très fort pour se calmer sur un épisode 2 déjà moins inspiré, cet héritier des films tel que La Mémoire dans la peau va vous faire regretter le prix du billet.
Car soyons honnête, cet épisode est celui de trop. Au banc des accusés, un scénario qui tient sur un timbre-poste. On lui a enlevé sa fille, on lui enlève sa femme et on le kidnappe, maintenant on lui enlève la vie d'un proche… dieu que c'est inspiré ! Dès le début, on n’a pas envie d'y croire, les rebondissements nous font à peine lever un sourcil et on accueille avec soulagement la fin du film (bien trop long pour ce genre). Ce dernier n'est qu'une succession de clichés, entre les vilains mafieux russes tatoués, les courses poursuites en veux-tu en voilà, les enlèvements (oui encore) et autres misères que je préfère passer sous silence.
Un très très gros bémol avec les poursuites, on a droit à un cadreur qui doit être atteint d'un Parkinson très avancé (à pied ou en voiture, ça tremble plus que votre machine à laver), les changements d'angles incessants qu'on qualifiera ici d'épileptiques (à trop vouloir donner du punch voilà ce qu'on obtient) et qui je ne peux vous le cacher, m'ont donné des nausées au point de devoir arrêter de grignoter mon paquet de Top Crunch.
Que dire de la BO, là encore elle ne fait que renforcer les stéréotypes du genre : musique grave, attention scène intense; musique stressante pour les poursuites; les violons pour l'émotion… On n'y croit pas, on n'accroche pas.
Maintenant les acteurs, que dire… Neeson fait du Taken, Maggie Grace aussi, Famke Janssen idem… rien de nouveau sous les tropiques, rien de spécial à retenir de ce côté. Une petite mention néanmoins pour Forest Whitaker qui apporte un tout petit peu de fraîcheur au casting avec son personnage d'inspecteur atypique (même s’il a un petit arrière-goût de Mentalist).

En bref, ma plus grosse déception de ce début d'année, j'ai détesté ce film autant que j'avais pu aimer le premier, je prie pour qu'il n'y ait pas de suite (ou alors ne mettez pas Megaton à la réalisation please !). Si vous voulez voir un film récent avec Neeson, je vous recommande Balade entre les tombes qui sans casser trois pattes à un canard s'en tire bien plus honorablement que Taken 3, et où Neeson, pour une fois, se bat comme quelqu’un de son âge !

♥♡♡♡♡

lundi 23 février 2015

NONSERIE

La NONSERIE, de 803Z, écrit par Arthur Laloux, 2014-2015, 14 épisodes, 2 saisons, en cours, comédie




La Nonsérie, c’est une série qui raconte la création d’une série. Chaque épisode est l’occasion de parler d’une étape de la fabrication et les concepteurs sont les personnages. Bon, en gros, c’est une méta-série.

Le méta, c’est l’art de la mise en abîme et du « brisage » du quatrième mur (les fans de Deadpool comprendront immédiatement le principe). La Nonsérie repose dans sa quasi totalité là dessus, ainsi que sur l’absurde et les références cinématographiques, avec en tête le NONFILM de Quentin Dupieux. Je diviserais ma critique en deux parties, chacune correspondant aux deux saisons que la série compte à ce jour.
La première saison (ou saison zéro) est, à mon sens, assez pénible à regarder. Les trois premiers épisodes sont longs tant les choses n'ont pas l'air d'avancer, l’humour tombe un peu à plat, la qualité technique est moyenne. L’épisode hommage à Bref est bien fait, mais ne relève pas le niveau général de la saison. Je n’accroche pas. Le dixième épisode se révèle surprenant et plus accrocheur, ce qui pourra vous aider à enchaîner sur les épisodes de la saison suivante.
Puis, vient la deuxième saison (ou saison une, oui il faut suivre). Le matériel et la technique gagnent en qualité, ce qui réjouit toujours la rétine. Le rythme est plus rapide, les vannes plus efficaces. L’équipe détourne les codes de la vidéo et du cinéma avec subtilité et caricature les archétypes (j’avoue, j’ai ri). Certains connaisseurs retrouveront une atmosphère Lynchienne (avis aux cinéphiles).
Un réel suspens se met en place, on n'est plus sur une suite d'épisodes qui pouvaient se regarder indépendamment comme dans la saison précédente.

J’apprécie l’absurde et le méta à petite dose, donc je ne suis pas forcément la meilleure personne pour apprécier ce genre de web-série. Mais, je sens nettement une évolution qui laisse présager une qualité en hausse constante. Je conseillerai donc aux fans de méta de foncer et aux autres de regarder au moins le dixième épisode de la saison zéro pour mieux comprendre la suite et de lui donner sa chance, car elle pourrait vous surprendre!

♥♥♥♡♡

samedi 14 février 2015

Kapaaw !!


Kapaaw !! de Nervous Guy Prod, web-série écrite et réalisée par Ben Haley, 2011-2015, une saison, 11 épisodes, en cours, SF humoristique.



Xavier et Éric sont colocataires et vivent à Toulouse. Xavier est un geek autoproclamé dont la naïveté confine à l’inconscience, tandis qu’Éric, râleur n’assumant pas du tout l’étiquette de nerd (qu’il mérite pourtant amplement), essaye en vain de vivre une vie normale. Un jour, Xav' se procure un livre expliquant comment devenir un super-héros et ce sans aucun super-pouvoir. Il décide de se lancer dans l’aventure, entraînant bien malgré lui son colocataire résigné. Le problème, quand on n’a pas de supers-pouvoirs, c’est de tomber sur des supers vilains qui eux en ont…



Kapaaw est une web-série qui tire son inspiration des comics (Kick Ass, Batman ou encore Avengers) sans effets spéciaux à la Michael Bay mais avec un humour décapant et décalé. Le duo fonctionne à merveille, entre l’imbécile heureux avec ses flashs d’intelligence déroutants et son ami dont on ne peut qu'admirer la résistance à tant de stupidité et ce malgré un tempérament colérique. Les antagonistes que je vous laisse découvrir sont aussi hauts en couleurs et hilarants. La saga est bien évidemment bourrée de références à la culture geek au sens large, qui se font souvent chahuter. . Mais on sent tout l’amour qu’à l’équipe pour ses inspirations et l’histoire sait renverser la vapeur et devenir sérieuse, pleine de tension quand il faut. Le jeu d’acteur, sans être professionnel est relativement bon et l’accent du sud ajoute encore plus de surréalisme et comique à la situation. Les épisodes rencontrent parfois quelques longueurs mais elles se font vites oublier grâce à des passages mémorables. Je suis très fan de cette série, qui en plus d’être terriblement drôle, nous prouve qu’on n’a pas besoin d’un budget pharaonique pour réaliser une saga super-héroïque.



♥♥♥


vendredi 13 février 2015

Une merveilleuse histoire du temps

Une merveilleuse histoire du temps (Theory of Everything), Film anglais réalisé par James Marsh avec Eddie Redmayne et Felicity Jones. Biopic, comédie dramatique, sortie le 21/01/2015, 2h03 (vu en VF, au UGC de Créteil) 


Inspiré du livre de Jane Hawking, ce film nous conte la vie de Stephen Hawking et de Jane Wilde. L'histoire commence avec leurs années étudiantes, puis vient leur rencontre et la découverte de la maladie (Stephen Hawking souffre d'une scléroselatérale amyotrophique) qui bouleversera à jamais leurs vies. Ce film aura aussi pour fond les découvertes d'Hawking, cerveau brillant du siècle dernier (et actuel) qui n'aura de cesse de lutter contre sa maladie pour faire avancer la cosmologie en matière de trous noirs (entre autres).

Vous l'avez peut-être déjà compris, ce long métrage n'est pas axé sur les découvertes scientifiques d'Hawking, ni sur ses recherches, progrès et autres difficultés auxquelles il a pu être confronté durant sa carrière. Le film est centré sur la vie privée d'Hawking et de sa compagne, l'évolution de leur vie privée face à la maladie. Nous découvrons que Stephen Hawking possède un réel humour (vous l'avez peut-être remarqué dans une interview récente), ses capacités intellectuelles ne sont en rien réduites par son sévère handicap. Comme dit plus haut, si vous êtes passionné de sciences quantiques, trous noirs et autres défis mathématiques, ce film ne vous apprendra rien vis à vis de ces sujets. Par contre si vous voulez savoir comment Hawking et ses proches ont fait face à la dégénérescence, comment elle s'est présentée et développée, s'il a pu, ou non, continuer ses recherches, vous avez tout intérêt à vous déplacer dans la salle la plus proche !
Parlons un peu des acteurs à présent, Eddie Redmayne (interprète de Stephen) et Felicity Jones (Jane) sont saisissants de justesse, ils apportent une vraie émotion, fusion entre leurs deux alter-ego, on croit sans peine à leur romance. On retrouve aussi David Thewlis (avis aux fans d'Harry Potter) tout à fait à sa place dans le costume du professeur/mentor Dennis Sciama. Le biopic, par le truchement de ses personnages, véhicule de véritables valeurs que sont la famille, l'entraide, le non renoncement et l'espoir.
Malgré un air «conte de fées», l'image reste superbe et on se laisse doucement bercer au gré de la bande son (de Jóhann Jóhannsson) qui illustre parfaitement l'univers du film. N'allez cependant pas croire qu'Une merveilleuse histoire du temps est mièvre ou encore empli de bons sentiments, il ne cache ni la réalité que vivent les protagonistes ni leurs crises et moments de doutes.
James Marsh, habitué du format documentaire (Le projet Nim et le Funambule pour lesquels il a été primé) signe là une belle œuvre cinématographique et à mon sens il mérite amplement les distinctions qu'il a reçu, lui ou son équipe (6 prix pour 13 nominations, dont 2 golden globes à ce jour).
Le film m'a rendu curieux quant aux travaux d'Hawking, je pense lire ses livres très prochainement, je peux donc dire qu'il a été efficace sur le profane que je suis. Il va falloir suivre les prochains films de Marsh et souhaiter à Redmayne (que je connais depuis la très bonne adaptation des Piliers de la Terre) et Jones une carrière à leur mesure (vous pouvez retrouver mon avis mitigé sur Jupiter Ascending où Redmayne est à l'affiche dans le rôle du bad guy). 

♥♥♥

Ps: si vous avez la possibilité, essayez le en VO !

samedi 7 février 2015

The Rook

The Rook de Daniel O’Malley, 2014, Super 8 Edition, Urban fantasy


























Dans un parc de Londres, Myfanwy Thomas reprend connaissance, amnésique et entourée par les cadavres d’hommes en costume et gants en latex. Dans la poche de son manteau, elle retrouve une lettre, écrite de sa main, cette-dernière lui révèle son identité. Guidée par la Myfanwy d’avant, qui avait prévu son amnésie, elle rejoint l’Échiquier, une sorte de MI5 (service de renseignement britannique) chargé de combattre les forces surnaturelles menaçant le pays. Myfanwy découvre les subtilités du poste élevé qu’elle occupe, ses collègues aux pouvoirs très spéciaux ainsi qu'une conspiration qui les dépasse tous. Il lui faut à présent se débrouiller seule pour répondre à cette question : qui veut l’éliminer ?

L’australien Daniel O’Malley nous plonge dans un roman Men In Black à la sauce british qui démarre sur les chapeaux de roues. Aussi perdu que l’héroïne amnésique, on découvre avec elle un univers complètement déjanté où notre monde actuel dévoile une facette pleine de magie et de technologies abracadabrantesques tout en conservant un humour britannique pince-sans-rire.
L’amnésie dont est victime Myfanwy nous amène à découvrir l'univers du livre en même temps qu'elle et nous la rend plus attachante, qui malgré un côté un poil Mary-Sue (archétype du personnage à qui tout réussi), se révèle excessivement drôle et touchante. Mais, les seconds rôles ne sont pas oubliés pour autant et la galerie de personnages vaut le détour et à votre place j'aurais hâte de les découvrir. Elle permet aussi à l’exposition de l’univers et de ses enjeux de se faire avec naturel et sans trop de lourdeurs. L’auteur s’amuse manifestement à dépeindre des pouvoirs bizarres, des personnalités atypiques, des situations rocambolesques où les codes se font renverser. La SF, la fantasy et le roman d’espionnage se mêlent avec succès et l’histoire ne manque pas de méandres et autres surprises.
J’ai beaucoup aimé ce livre, qui est vraiment très rafraîchissant dans le style (dans le même genre, je recommande l’Homme au torque d’or de Simon R. Green). Il se lit facilement, est prenant et très, très drôle.

♥♥♥